Les Vitelloni

Récompensé par le Lion d’Argent à Venise, Les Vitelloni est le premier « sacre » de Fellini en qui Georges Sadoul voit « le grand satiriste qui manquait au néo-réalisme » (Les Lettres françaises ; 1954). Après la guerre, le terme « vitelloni » désignait les jeunes sans emploi qui passaient leurs journées au bar, à draguer des filles et à se comporter comme d’éternels adolescents avant de rentrer chez leurs parents. Même si la ville où se situe l’action n’est pas citée, on ne peut que penser à Rimini, où le cinéaste a grandi et dont il récrée l’univers de sa jeunesse avec un regard sarcastique et mélancolique. Le récit est construit autour de cinq personnages complémentaires et de petites histoires inspirées des souvenirs du cinéaste et de ses co-scénaristes. Ses héros à la marge, chutant inlassablement, Fellini ne les juge pas. Ce pourrait être lui. En parlant de l’œuvre de Fellini, l’écrivain Italo Calvino écrira : « Le film dont nous avions l’illusion de n’être que spectateurs est l’histoire de notre vie. » (Autobiographie d’un spectateur)