Panique
Julien Duvivier
Monsieur Hire est un être étrange et solitaire. Il est follement amoureux de la belle Alice mais garde précieusement son secret au fond de lui. Lorsqu'un crime est commis dans son quartier, les voisins et la police ne tardent pas à le soupçonner. Le véritable meurtrier n'est autre que le jeune amant d'Alice, mais Hire, qui pourrait bien en fournir la preuve, se garde bien de le faire par amour pour Alice. Celle-ci, usant de son ascendant, met tout en oeuvre pour qu'on accuse son singulier soupirant. Le malheureux est harcelé par la police et bientôt traqué par la foule…
Scénario : Charles Spaak, Julien Duvivier
Image : Nicolas Hayer
Son : Joseph de Bretagne
Montage : Marthe Poncin
Musique : Jean Wiener
Image : Nicolas Hayer
Son : Joseph de Bretagne
Montage : Marthe Poncin
Musique : Jean Wiener
Production : Filmsonor
Distribution : 107
Distribution : 107
« Premier film réalisé en France durant l'après-guerre par Julien Duvivier, Panique s'avéra un retour compliqué pour le réalisateur avec un cuisant échec public et critique. Tous les éléments du réalisme poétique qui firent le succès de Duvivier avant-guerre sont pourtant là avec ce cadre populaire gouailleur, une certaine dimension féérique dans l'usage du décor réaliste et factice à la fois de cette fête foraine avoisinante et le magnifique personnage maudit qu'est Monsieur Hire. Alors que, malgré ses élans de noirceur (ou de positivisme pour la période du Front Populaire), le genre exaltait des valeurs nobles et un certain romantisme, Duvivier inverse ici le propos avec ce film incroyablement âpre et désabusé sur la nature humaine où il adapte très librement Les Fiançailles de M. Hire de Georges Simenon. Dès la scène d'ouverture et par un zoom bien senti alors que la caméra balaie le paysage urbain de ce petit quartier, Duvivier isole son étrange Monsieur Hire du reste de la population. La symbolique sera plus lourdement appuyée quelques scènes plus tard le temps d'une partie d'auto-tamponneuses où l'ensemble des participants s'acharne sur lui sans raison. » (Justin Kwedi ; dvdclassik.com)