37ᵉ édition
18-26 janvier 2025

Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers)

Bruno Podalydès

Image Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers)
© Why not
France
1998 Comédie 1h57
VOF
Les pérégrinations d'Albert, éternel indécis, adepte de l'esprit d'escalier, qui réfléchit avant et après. Entre deux tours d'élections municipales, il rencontre trois jeunes femmes volontaires qui tour à tour vont le provoquer et l'aider à s'approcher un peu plus de lui-même.
Scénario : Bruno Podalydès, Denis Podalydès
Image : Pierre Stoeber
Son : Eric Grange, Emmanuelle Villard
Montage : Marion Bourret, Mathilde Butor, Marie-France Cuénot, Emmanuelle Forner, Suzanne Koch, Karine Olivier, Fabrice Salinié, Joële Van Effenterre, Carole Werner
Production : Why Not Productions
Distribution : 321
« Il [Bruno Podalydès] sait également intégrer à son récit d’authentiques défauts de ses acteurs, et en particulier de son frère Denis. L’envie de vomir qui prend Albert aux moments clés - il ne peut littéralement pas contenir son émotion quand sa relation amoureuse avec Anna se concrétise - est une réelle donnée biographique. Cette curieuse pathologie est un des impedimenta qui font du dîner d’Albert et Anna une scène d’anthologie. Cela commence par l’endroit exotique de la rencontre, un restaurant syldave tout droit sorti du Sceptre d’Ottokar d’Hergé, puis se poursuit avec les constants allers-retours aux toilettes d’Albert, et ça se termine en beauté quand les amoureux se jettent des verres d’eau au visage pour se déclarer leur flamme. Résultat des courses : la vision la plus cocasse du discours amoureux à laquelle il ait été donné d’assister depuis longtemps. Le caractère plus que drôle, piquant, de la scène tient sans nul doute à la présence de Jeanne Balibar dans le rôle de la troublante séductrice qui correspond exactement à la description un peu inquiétante qu’avait faite d’elle François (l’épatant Michel Vuillermoz), ami d’Albert. Quand cette femme fatale paraît, quand elle joue de sa voix enjôleuse, le film bascule dans une autre dimension. On quitte soudain la comédie, pour passer à un registre plus profond, réellement passionnel. Grâce à elle, Albert abandonne son insoutenable légèreté d’adolescent pour acquérir une mâle pesanteur. » (Vincent Ostria ; Les Inrocks)