38ᵉ édition
17-25 janvier 2026

The Navigators

Ken Loach

Image The Navigators
© Diaphana
Royaume-UniAllemagneEspagne
2001 Fiction 1h36
À Sheffield, dans les années 90, le gouvernement britannique décide de privatiser le réseau ferroviaire national. Séparé de sa femme, Paul est hébergé chez son ami Mick, cheminot comme lui. Tous deux font partie d'une équipe d'entretien et de signalisation qui découvre les règles, parfois absurdes, imposées par la nouvelle direction. Les ouvriers tournent en dérision l'esprit d'entreprise tant vanté par leurs supérieurs, mais ils découvrent bien vite qu'ils doivent s'y plier sans discuter, ou renoncer à leur poste en bénéficiant d'une prime de licenciement. Mick et Paul décident de rester. Ils sont soutenus par Gerry, le délégué syndical.
Interprétation : Dean Andrews, Thomas Craig, Joe Duttine, Steve Huison, Venn Tracey
Scénario : Rob Dawber
Image : Barry Ackroyd, Mike Eley
Montage : Jonathan Morris
Musique : George Fenton
Production : Alta Films, Parallax Pictures, Road Movies Filmproduktion
Distribution: Diaphana
« C'est avant tout un film d'intervention, en prise directe sur l'actualité ; en l'occurrence, la privatisation de la compagnie nationale de chemin de fer, British Rail, dont Loach épingle les conséquences absurdes et cruelles avec pertinence, secondé par un nouveau scénariste, Rob Dawber, qui connaît la question pour avoir travaillé dix-huit ans à British Rail. Ce scénariste en herbe met la pédale douce sur la manipulation du public. Pour une fois, il n'y a même pas un personnage unique et central pour susciter l'identification, pas de héros christique chargé de tous les malheurs de la terre. Loach prend pour modèle un groupe de « navigators », forçats du rail veillant à l'entretien des voies au péril de leur vie (on sursaute quand un cadre évoque un quota de morts « acceptable »). Évidemment truculents, mais sans exagérer, ces cheminots prennent de plein fouet la loi du libéralisme qui, en privatisant la compagnie, les contraint à travailler au lance-pierre avec un statut d'intérimaires, et dans des conditions de sécurité désastreuses. La narration se partage entre ces problèmes socio-professionnels, complexes et documentés, la camaraderie des ouvriers et leurs relations avec leur encadrement, fondées sur l'insolence et la facétie. La vie privée des personnages aère le récit de façon parcimonieuse et retenue. Cette fois, Loach a tout bon et lance un joli pavé dans la mare du libéralisme. » (Vincent Ostria ; Les Inrockuptibles)