Les Misérables
Ladj Ly
Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux "Bacqueux" d'expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu'ils se trouvent débordés lors d'une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes…
Scénario : Ladj Ly, Giordano Gederlini, Alexis Manenti
Image : Julien Poupard
Montage : Flora Volpelière
Musique : Pink Noise
Image : Julien Poupard
Montage : Flora Volpelière
Musique : Pink Noise
Production : Srab Films
« Adoptant le point de vue d'un bleu (Damien Bonnard comme toujours parfait, capable d'osciller très vite entre résignation et révolte) opposé à sa brute de son collègue (l'intense Alexis Manenti), le cinéaste met ses éléments en tension dans une première partie efficace (…). Implacable et précis sur la réalité des violences policières en cité, Les Misérables montre dans le même temps l'impossibilité matérielle des forces dites de l'ordre d'exercer leur mission convenablement. Se révèle un jeu où tout le monde perd, où tout le monde est misérable – ce qui n'empêche que certains sont plus coupables que d'autres, Ly est très clair là-dessus. C'est surtout dans son dernier mouvement que le film impressionne, lorsque les petits arrangements des adultes avec la morale et la loi (police, islamistes, "grands frères", tous complices) se font si obscènes, si évidents, que les plus jeunes n'ont d'autre choix que de rendre justice eux-mêmes. Le final incandescent, dans la lignée de Do The Right Thing de Spike Lee ou de Ma 6-T va crack-er de Jean-François Richet, résonne comme un puissant cri d'exaspération, envoyant paître aussi bien les cyniques que les vendeurs de solution toute faite. Au cœur de cette révolte, le visage tuméfié du jeune Issa, auquel Ladj Ly confère l'aura d'un Gavroche moderne, demeure inoubliable. » (Jacky Goldberg ; Les Inrockuptibles)