37ᵉ édition
18-26 janvier 2025

Just the Wind

Benedek Fliegauf

Image Just the Wind
© Dulac Distribution
HongrieAllemagneFrance
2012 Fiction 1h35
VOST
Un village hongrois, aujourd'hui. Mari et ses enfants Rio et Anna, Roms d'origine, subissent sans broncher un quotidien précaire, dans l'espoir d'un jour meilleur, celui où ils vont rejoindre le père, émigré au Canada. Partir, prendre un nouveau départ, loin du racisme crasseux des villageois. Mais en attendant le grand jour, il faut rester vigilants, aux aguets, car mystérieusement au village et dans tout le pays, des familles entières de Roms sont assassinées…
Scénario : Benedek Fliegauf
Image : Zoltán Lovasi
Montage : Xavier Box
Musique : Tamás Beke, Benedek Fliegauf
Production : Inforg-M&M Film Kft
« Un vent de violence souffle sur la Hongrie. Au cours de l'année 2008-2009, de nombreux Roms ont été abattus. Des attaques au cocktail Molotov ont décimé des familles entières. Certaines de ces agressions n'ont même pas été mentionnées dans les journaux. À partir de ces événements, le cinéaste filme le calvaire sur vingt-quatre heures de deux enfants et de leur mère à la manière de Elephant de Gus Van Sant. (…) À mille lieues du folklore traditionnel, de la chaleur d'un Tony Gatlif ou des délires éthylico-felliniens d'Emir Kusturica, Fliegauf dépasse la chronique ethnique et lorgne vers le conte horrifique. Charrié par le vent dans une Hongrie rongée par le racisme et la misère, le mal s'est répandu parmi les hommes. (…) Telle une présence démoniaque, la caméra, aérienne, scrute chacun de leurs pas. Le mal a contaminé le paysage si bien que la violence est palpable dans chaque plan. Dans des abris sordides, grouillant de carcasses animales, ou dans des paysages bucoliques, la menace ne s'estompe jamais. Elle s'est insinuée dans l'air que respire cette famille. Un long travelling suit Rio en plan rapproché, qui passe devant un groupe tzigane, à la lisière d'une forêt : en flou, derrière lui, les hommes ne sont plus que des ombres hostiles. Les bois indistincts semblent dissimuler des assassins qui s'y seraient tapis pour le pister en toute discrétion. Chaque son recèle sa menace : le chant d'un oiseau ou d'une femme, une voix étouffée ou le vent qui balaie les arbres. Au-delà de la force d'un plaidoyer récompensé du prix Amnesty International, il y a du film d'horreur, dans cette manière de susciter le malaise en suivant des morts en sursis. (…) « Ce n'est que le vent ! », croit juste de rassurer Anna. Oui, mais ce vent-là n'augure rien de bon. » (Frédéric Mercier ; Transfuge Magazine)