Derrière la lumière
Catherine Radosa

En interrogeant la distance entre identité administrative et identité individuelle, Derrière la lumière dessine le portrait sensible de trois personnages, que l'on ne verra qu'à peine mais qui se disent. Les voix ont été enregistrées à divers moments, en côtoyant la communauté du collectif des personnes sans papiers à Paris (CSP 75). Dans l'échange, les uns et les autres (ici deux femmes et un homme) évoquent des sujets tels que le sentiment du temps, de l'espace et de la distance, le plaisir et l'image, questions qui ne renvoient pas directement à leur situation administrative mais bien plus à leur perception sensible du monde. Dans l'univers plus ou moins reconnaissable de la chambre noire du labo photo se révèle, sous lumière rouge, trois portraits en noir et blanc, en écho à la parole. L'image mentale de ces personnes se précise petit à petit, tandis que celle de leur présence " physique " flottante renvoie à leur invisibilité.