37ᵉ édition
18-26 janvier 2025
Image Delicatessen
© Splendor Films
France
1991 Fiction 1h39
VOF
Au milieu d'un terrain vague se dresse un immeuble habité par d'étranges personnages. Tous sont clients du boucher du rez-de-chaussée, dont les stocks augmentent avec la disparition de certains locataires. Un beau jour arrive Louison, clown au chômage. Virtuose de la scie musicale, il plaît à Julie, violoncelliste, la fille du boucher…
Scénario : Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro, Gilles Adrien
Image : Darius Khondji
Montage : Hervé Schneid
Musique : Carlos D'Alessio
Production : Constellation, UGC
Distribution : 273
« Premier long métrage du désormais mythique couple éphémère Caro / Jeunet, Delicatessen fut certainement un évènement, mais aussi certainement un choc à l'heure où déjà, encore et toujours, le cinéma français ne se voyait que comme une photographie du réel. Avec leur humour absurde, leur imaginaire bricolé et leurs ambitions esthétiques, les deux artistes faisaient tache (d'huile ?) dans le paysage. (…) Une terrible histoire d'un immeuble en temps de guerre, aux habitants alimentés par un boucher cannibale (par opportunisme), une comédie noire dans un monde rétrofuturiste habité dans le sous-sol par des troglodytes brigands, qui débarque comme un élégant pachyderme dans le magasin de porcelaine du cinéma français. Même si Luc Besson et Jean-Jacques Beineix ont déjà ouvert quelques portes, ce cinéma qui croise le fantastique français à l'ancienne, l'esthétique évocatrice du grand cinéma d'autrefois (Marcel Carné en particulier), les délires punks de la BD de Métal Hurlant, un bric-à-brac hors du temps à la Terry Gilliam (Brazil) et une précision technique ultra contemporaine, est absolument unique en son genre, pour ne pas dire révolutionnaire. Un film qui a certainement été conçu comme une forme de libération et où Caro et Jeunet multiplient sans cesse les idées et les aspirations, passant de petites séquences vaguement inquiétantes (l'ouverture bien vacharde) a des semblants de sketchs où la noirceur terrible de l'univers (on parle là sans doute d'une France post-apocalyptique) est constamment contrebalancée par des personnages complètement allumés, bourrés d'obsessions, de tocs, de vilenie et de coquetterie (…). » (Nathanaël Bouton-Drouard ; regard-critique.fr)