B. L'amour plus froid que la mort

Au moins trois histoires cohabitent dans Ask Ölümden Soguktur. Celle, hollywoodienne, d'Une étoile est née, ou comment Belgin, jeune gitane qui chante et danse dans des cabarets minables, parvient au statut de star. Celle, mélodramatique, d'un amour tragique, ou comment Belgin s'aliène puis lutte contre la passion qui l'enchaîne à Ali. Enfin celle, mythique, d'Istanbul ville écartelée entre l'Orient et l'Occident, ville où le respect dû par les femmes aux hommes et à la tradition, se double d'un désir d'émancipation, d'indépendance. Trois histoires et plus, pour un film complexe qui ne craint pas de multiplier les regards sur son héroïne.En appelant son film : B. L'amour plus froid que la mort, Canan Gerede fait plus qu'emprunter un simple titre à Rainer Werner Fassbinder : elle partage avec lui la conviction que " l'amour est le meilleur, le plus insidieux et le plus efficace instrument de l'oppression sociale ".